Poètes :

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Le bar du coin de l'avenue...

Rocco Souffraulit,  le 23.12.2010


Dans le café d'en bas, pour celui qui va là-bas ce soir,
C'est soirée métaphore avec, pour ceux qui les rotent
Le plus fort, une médaille pour la poser sur la moquette
Du chandail, car ce n'est pas donné à tous d'être privé
D'autres intérêts, pour finir entouré des trompettes,
De cordes aux sons qui pendent jusqu'aux bourses,
Que certains ours se vident en crachant quand ils toussent.

Dans le bordel d'en bas, pour celui-ci qui va là-bas,
Il y a des tas de nanas qui sortent des frigos des amphores
De bières en demandant renfort à des gros bras,
Pour déposer dans ce réconfort la pointe du sort,
Qui pique le coeur quand de l'or coule des fenêtres,
Sous les intempéries qui reflètent la monotonie
Entourées pas des males véreux aux mots impolis.

Dans le bar du bas, il y a les proxos qui abusent de la libido
Des autres qui choisissent un numéro comme au loto,
Aux seins rebondis, fermes d'expérience plutôt qu'avachis,
Cette fois c'est dit, celle qui a toujours des poils aux pattes,
Se fera marâtre jouant sa scène et faire un coup de théâtre,
En le couchant à coups de pelle, avant la pause syndicale,
Que dal, elles sont trop mal payées pour se faire cheval,
Toute la nuit, auprès d'un gars qui ne pense qu'à son râle.

Dans le troquet d'en bas, la musique fuie à flot
Depuis le poste dernier cri pour crier de sa stéréo
Les plus beaux arrangements des petits nouveaux,
Qui met en désaccord, qui pour l'occasion accompagne
La réflexion, pour se dire qu'ils lorgnent pleins les pognes
Au succès bancal de racines de concours de circonstances,
Pour se dire qu’à ce niveau lyrique c'est que de la chance,
Le barman l'allume pour fêter les grandes occasions,
Car seule, elle ne peut recouvrir les bruits de succions
Qui se font vibrations, jusque dans le tartre des yeux,
Des vieux libidineux qui n'ont que ça pour être heureux.

Dans le bistro d'en bas, face pile dans le coin de l'avenue,
Y a des barbus qui se croisent en garant leurs charrues,
Pour se nettoyer les lunettes avec de la viande charnue
Se faisant bourrue quand les malaises se mettent à nus,
Le phrasé pour se refaire la santé ne court pas les rues
Au langage cru et l'haleine de marée haute de morue,
Pour aller se lamenter, reste plus qu’à tester l'étanchéité
De la spongieuse masse d'acide à coup de tord boyau,
Pour voir qui d'eux trouvera dans le fond d'un caniveau,
La clef de la richesse comme à la télé dans fort boyard,
Qui met l'eau à la bouche avec un trois quart de malabar.

Dans le zinc d'en bas, c'est Bébert qui sert les verres,
En se disant que c'est le monde à l'envers de le faire
Quand on est une star incomprise laissée dans le noir,
En grinçant des dents il triche, en glissant les glaçons
D'abord dans le récipient, pour gagner sur la boisson,
En les touillant du doigt, au goût de Vodka qu'il lèche,
Ça c'est le pourboire du patron qui allume une mèche,
Dès qu'un regard se tourne, vers lui pour accompagner
Ses gestes pour s'assurer que c'est pas un demi-taulier.

Dans le boui-boui d'en bas, il y a un troupeau de mamies
Qui font du tricot, comme ceux qui se croient au tripot,
Qui gardent les mêmes manies depuis des décennies,
En prenant le temps de se regarder pour voir qui bluff,
Qui aura le vif coup d'aiguille pour finir comme chef,
Comme si les machines étaient à reléguer dans l'oubli,
Elles mettent un point d'honneur à finir un ouvrage,
Pour en faire bon usage, l'exposer au mur du foyer,
De la maison de repos en espérant se battre en retraite,
Contre la vermine qui contamine les bluettes estafettes,
Pour les ramener dès qu'elles dépassent leur quartier.

Dans le chantier du bas, il y a la tête de veaux ravigote,
Qui fait saliver, en imaginant déjà les chicots qui gigotent,
En cuisant lentement, qu'on touche pour devenir rigolote,
Qui danse, dans sa graisse épaisse pour se faire immortelle
Par l'odeur qui offusque les murs pleins de machins,
Ne ressemblant à rien sauf à nous, pour pas refaire la tapisserie
Noircie tous les cinq matins de lendemains de beuveries.
Sous la chaleur, la clientèle suffoque comme des phoques,
De la cuisson qui saute de la casserole des bulles flottent,
Pour faire remonter les petites herbes, qui se font verbes,
Dans les longs poèmes d’amour se faisant chiants discours.

Dans le bourbier d’en bas, il y a les petites cuillères
Rouillées de mousse de café et mare d’héroïnomanes,
Qui vivent en liberté, qui se baladent de tables en tables,
Pour se faire bercer par des habitudes qui tournent en rond,
Il y a aussi un chat, qui se cache pour compter les rats,
En se trompant tellement qu'ils ont finis pas le jeter,
Un chat s'est fait pour dormir prêt d'une cheminée
Et pas pour travailler à nettoyer des miteux escaliers.

Il y a des petits bouts de pâté pas frais, qui servent d'encas,
En se prenant pour des carrés en cherchant à s'imbriquer,
Les uns aux autres, comme les puzzles qui font la gueule,
Quand une fois terminés on découvre un trou d’air,
Dix mille pièces assemblées pour finir inachevés,
Au cas où un aventurier se laisserait tenter par ce repas
Et retrouver le morceau qui manque dans le tableau.

En bas, il y a le bar à portée de bras et moi,
Tout seul sanguin souriant depuis le balcon,
Regardant les écarts en me disant qu'une fois
Au moins je devrais nettoyer mon paillasson,
Pour accueillir la solitude et me faire roi,
Pour être quelqu'un de bien dans le ton.

 

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